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''Nous ne voyageons pas pour le plaisir de voyager, que je sache...

nous sommes cons mais pas à ce point.''

Samuel Beckett "Mercier et Camier"

Des voyages d'études / créer des conditions d'autoformation collective

 

Origine du projet et voyages réalisés

​A l'origine, deux ami*es, Alexandre, lyonnais italophone et Valentina, habitante de la région de Milan et résidant régulièrement à Lyon.

Tout deux sensibles à l'idée que le quartier est une échelle intéressante pour penser et agir eurent l'idée de proposer des voyages courts de 3 ou 4 jours à la Croix Rousse à Lyon afin de découvrir des expériences locales dites alternatives. Ces voyages vont à plusieurs reprises rassembler des Italien*es plus ou moins proches d'un lieu culturel et politique, la Scighera, fondé en 2006 dans le quartier de la Bovisa à Milan.

A l'occasion de l'un de ces voyages à la Croix Rousse en juin 2009, le Crefad-Lyon, Valentina et d'autres activistes de la Scighera se rencontrent et envisagent un voyage d'étude de lyonnais*es à Milan.

La suite :

  • en février 2010 1er voyage de lyonnais*es à Milan et voyage de milanais*es à Lyon en mai 2010.

  • En juin, nous avons les premiers contacts avec la structure Pré en bulle à Genève

  • En mai 2011, 2ème voyage à Milan, réunissant des lyonnais*es et des genevois*es.

  • Voyage à Genève en mai 2012, avec des personnes de Milan et Lyon

  • En 2012, l'idée d'un échange avec Brême se construit. En mai 2013, un groupe de brémoises et d'italiennes est accueilli à Lyon puis un groupe de lyonnais*es à Brême en septembre 2013.

Pendant cette période, des voyages de milanais*es ont également lieu à Marseille.

Valentina fonde alors un groupe dit miovillaggio. L'idée du quartier vécu comme une bonne échelle pour créer, inventer, transformer nos quotidiens, se cristallise autour du terme mon village (urbain), entre réalité et imaginaire, un espace pour déployer la question des interactions entre territoire(s) et action(s).

Le voyage était une des composantes du principe stimulant de miovillaggio, travail qu'a poursuivit Valentina sous d'autres formes et notamment une recherche universitaire.

 

Voici comment pour sa part, le Crefad-Lyon a entremêlé l'approche de mioVillaggio avec sa propre histoire et définirait le Voyage d'étude.

 

Une démarche traversante : l'autoformation collective

Découvrir des projets collectifs : comment d'autres, ailleurs, dans des contextes politiques et sociaux différents, associent leurs objectifs et leurs moyens pour agir ?

Plutôt qu'un échange de pratiques, il s'agit d'un échange de pensées, et de méthodes. Ainsi, il ne peut pas s'agir de chercher des modèles à reproduire mais de développer sa capacité à penser l'action. Chaque expérience étant tissée singulièrement de degrés de résistance et/ou d'adaptation à un contexte.

 

L'approche du voyage et son organisation

Le voyage est pris dans son ensemble, préparation, déroulement, retour, bilan...

Le voyage est aussi une alternance d'enchantements, de réserves, de doutes...

Il implique plusieurs voyages : celui du groupe qui prend le train,

le voyage de ceux et celles qui reçoivent et le voyage personnel, intime de chaque personne.

Il s'agit de créer des conditions où tout le monde, accueillant*es, accueilli*es

vont construire l'échange ensemble.

L'émergence de thématiques, de questionnements respectifs se combinent

pour constituer le cadre que sera le programme.

Le programme du voyage peut être constitué de rencontres, visites, présentations de projet,

et alterne des temps formels et des moments plus souples où chacun-e fabrique son voyage.

L'hébergement chez l'habitant-e, fait partie du voyage, il permet d'enrichir les rencontres et

évite le repliement au sein du groupe de voyageurs.

Durée : en dehors du temps de transport, 5 jours sur place semble

être une bonne moyenne, compatible avec les contraintes de chacun-e.

 

Le coût, les moyens financiers

Chaque voyageur et chaque voyageuse règle ses frais de transports et une participation financière pour les frais d'organisation. La participation demandée se situe dans une fourchette, et correspond aux moyens de chaque personne, on s'efforce pour tout voyage de trouver des financements complémentaires. Si une personne n'a pas d'argent, le groupe est solidaire et prend en charge les frais.

 

L'inter-compréhension

La langue utilisée pour les présentations collectives, les visites,et discussions est celle du pays d'accueil, des personnes assurant l'interprétariat. Bien sûr, il est souhaitable d'utiliser toutes les langues partageables quand cela est possible. Mais ce préalable est une précaution contre la tentation de se retrancher systématiquement dans l'anglais. Baigner dans la langue locale est un des postulats de l'échange.

L'interprétariat a besoin d'être penser au moins pour 2 raisons :

- L'alternance des langues imprime du calme et une forme de lenteur aux échanges, toute parole ''compte double'', on a du temps pour penser à ce qui est dit, on a moins le droit au bavardage, mais aussi les ''oreilles'' sont sollicitées d'une manière inhabituelle et fatiguent plus vite.

- Il est précieux d'appréhender, de repérer ce qui fait et défait le sens de certains mots : références idéologiques, concepts présents/absents dans les différentes langues mais aussi ce qui se joue dans différents milieux au-delà des langues, dans différents ''parlés''.

Traduire en penchant du côté du définir et de l'explicitation, devient alors la pré-occupation de tout*es, l'interprétariat n'est pas qu'un simple outil de communication.

 

L'approche interculturelle - ce que nous en prenons

Nous nous reconnaissons bien dans cette citation de Martine Abdallah-Pretceille :

''Comme nous l’avons déjà souligné, tout individu est un être pluriculturel. La rencontre avec un étranger, c’est d’abord la rencontre avec un sujet qui a des caractéristiques propres. La compétence interculturelle n’est pas une compétence qui permet de dialoguer avec un étranger (avec une personne de nationalité, de culture différentes), mais avec autrui (une autre personne). L’objectif est donc d’apprendre la rencontre et non pas d’apprendre la culture de l’autre''.

Ainsi, pouvons-nous nous sentir plus proche d'une personne qui vit dans une ''autre culture'' que de personnes qui ont grandi dans le même contexte que nous.

Nous souhaitons également nous garder de la notion de culture comme carcan explicatif de conduites ou de comportements, ce sont bien souvent des raccourcis réducteurs, potentiellement dangereux.


Le voyage immobile ou que reste-t-il du principe de voyage ''à la maison''

Ces voyages ont eu beaucoup d'influence sur nos pratiques à différents niveaux, qu'il s'agisse de dispositifs que nous utilisons dans nos formations, ou d'approche interculturelle et d'inter-compréhension qui sont pertinentes comme nous l'évoquons plus haut même si les gens s'expriment dans une langue native commune et proviennent de milieux similaires. Ils sont également de très bons contextes pour penser la politique des groupes.

Cette idée de voyage est ainsi à l'origine de la S'maine de juin 2014 - voyage au 46 rue de Cuire- Sarrazineurs

Il s'agissait de déplacer un lieu, d'en bousculer la trame ordinaire, d'en secouer nos usages, de recomposer son alchimie espace/temps, et d'en faire un terrain de jeux accueillant, propice à nous encourager à penser de l'intention politique pour nos actes et nos façons de faire groupe.

 

plus d'infos sur la S'maine de juin

Emission_radiocanut.png

LIEN pour écouter

* l’émission ''politique des groupes''

&

* 3 émissions réalisées dans le cadre des voyages d'étude à Radio Canut

  • 15 avril 2013 émission de présentation des voyages d'étude

  • 23 avril 2013 émission réalisée par des voyageuses de Brème et Milan

 

  • 21 janvier 2013 fut diffusé une émission spéciale, enregistrée en septembre 2013 :  rencontre avec l’association Brémoise de travailleuses du sexe Nitribitt. Cette rencontre faisait écho à la visite par le groupe de Brème à Lyon, en avril 2013, de Cabiria, l’association d’action de santé communautaire avec les personnes prostituées à Lyon.

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